La place des femmes dans le monde du travail a toujours été l'objet de débats et d'évolutions majeures. Pour nombre d'entre elles, travailler transcende la simple nécessité économique, s'érigeant en pilier de leur identité, de leur épanouissement et de leur apport à la société.

Toutefois, au cœur de cet engagement professionnel, bien des femmes côtoient en silence une mer agitée, ballotées entre défis professionnels, enjeux personnels et pressions sociétales. Martin Winckler, dans son ouvrage "C'est mon corps", met en exergue cette tendance à minimiser la santé mentale des femmes, victimes collatérales de stéréotypes tenaces et d'une médecine parfois dépassée.

S'il dépeint la complexité de la santé féminine, il martèle aussi l'urgence d'une meilleure compréhension et action. Un sentiment renforcé par le récent rapport de la délégation aux droits des femmes. La question cruciale est alors la suivante : Comment le milieu professionnel, si central dans nos vies, impacte-t-il la santé mentale des femmes ? Et comment, collectivement, pouvons-nous optimiser leur soutien ? Cet article est un cri d'alarme pour la santé mentale des femmes au travail et c'est le sujet que je vous propose d’explorer ensemble aujourd’hui. 

Créé par Noémie Guerrin avec Adobe Firefly (2023, Tous droits réservés)

Des chiffres qui sonnent l’alarme 

Un aperçu statistique alarmant

Le tableau dépeint par la santé publique nous renvoie une image troublante. Lorsque la délégation aux droits des femmes (Mmes Pascale Martin et Anne-Cécile Violland, corapporteures) a mis en lumière la situation de la santé mentale des femmes en juillet 2023, il était évident que le besoin d'action est plus urgent que jamais. Les chiffres sont frappants. La santé mentale est désormais le poste de dépense le plus lourd pour l'Assurance Maladie, détrônant même les coûts associés aux maladies telles que le cancer ou les troubles cardiovasculaires, et culminant à 23,4 milliards d'euros annuellement.

Mais ce qui est d'autant plus déconcertant, c'est que les femmes se trouvent au cœur de cette crise. Elles sont presque deux fois plus susceptibles de recevoir des prescriptions pour des traitements psychotropes, comme les anxiolytiques. Les troubles anxieux et dépressifs les frappent doublement par rapport à leurs collègues masculins, un écart qui est amplifié dans le cadre professionnel.

La double peine : réalités professionnelles et insuffisances systémiques

Le monde professionnel est le reflet et parfois l'amplificateur des inégalités et des préoccupations sociétales. Les femmes jonglent constamment entre leur rôle au travail, les responsabilités domestiques et, pour beaucoup, la maternité. Cette cadence infernale, souvent qualifiée de "double" ou "triple journée", est propice à l'épuisement et à la survenue de troubles mentaux.

Pourtant, face à cette détresse, le système de santé peine à offrir une réponse adéquate. Les médecins généralistes, bien que dévoués, se heurtent souvent à des contraintes de temps et à une formation insuffisante sur les spécificités de la santé mentale féminine. Résultat : une propension à prescrire des médicaments plutôt que d'adopter une démarche holistique.

L'inégalité dans la représentation des genres en matière de santé est une autre préoccupation majeure. Que ce soit dans la recherche ou dans la pratique médicale, la tendance a souvent été de prendre l'homme comme référence, occultant ainsi les besoins spécifiques des femmes. Ce biais a des conséquences réelles sur la qualité des soins offerts aux femmes et aggrave leur situation, notamment en milieu professionnel.

Lorsque l'on évoque la "santé mentale des femmes", on ne fait pas simplement référence à une dimension médicale. C'est un sujet complexe qui englobe des enjeux sociaux, économiques et professionnels. Les femmes, par leur rôle multifacette dans la société, sont confrontées à des défis spécifiques qui influent directement leur bien-être psychologique.

Alors, il ne s'agit pas seulement de comprendre les mécanismes biologiques qui régissent leur corps, mais également de prendre en compte les pressions sociales, les attentes professionnelles et les stéréotypes de genre qui peuvent parfois créer des contraintes mentales inédites. Ces éléments, combinés à des facteurs économiques comme l'écart salarial ou la précarité professionnelle, amplifient la nécessité d'un regard et d'une prise en charge adaptée. Et cela demande d'adopter une approche systémique qui transcende la simple dimension clinique.

L’Oréal Paris s'est associé à l'ONG Hollaback! et la Fondation des Femmes pour lancer l'initiative Stand-Up et a mené avec Ipsos une grande étude internationale

L’exemple du harcèlement 

La santé mentale des femmes au travail ne peut donc être dissociée de leur expérience dans la société. L'univers professionnel, bien que souvent perçu comme un refuge ou un lieu distinct des tumultes du quotidien, est loin d'être une bulle imperméable. Les enjeux sociétaux, tels que le harcèlement sexuel observé dans les espaces publics, ne s'arrêtent malheureusement pas aux portes de l'entreprise.

Harcèlement : la continuité d'une problématique sociétale


L'ampleur du harcèlement sexuel en France est accablante : 81% des femmes ont déjà été confrontées à cette réalité, souvent dans les lieux publics. À l'origine de cette prise de conscience, l'initiative Stand-Up, fruit d'une collaboration entre L’Oréal Paris, l'ONG Hollaback! et la Fondation des Femmes, a mené une étude exhaustive, en partenariat avec Ipsos, interrogeant 15 500 individus dans huit pays. L'objectif : définir et cerner le harcèlement, souvent insidieux et mal identifié.

Si ces chiffres révèlent une problématique prégnante dans l'espace public, le monde professionnel n'est malheureusement pas exempt de cette sombre réalité. Le harcèlement au travail, qu'il soit d'ordre sexuel, moral ou sexiste, est encadré par la loi. Il se définit par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail, portant atteinte aux droits et à la dignité de la victime, ou compromettant sa santé physique ou mentale. En outre, ces actes nuisent considérablement à l'intégrité et à l'estime de soi, dévalorisant les individus, indépendamment de leur genre, culture ou croyance.

Le poids du silence : quand l'inaction domine

L’étude menée par L’Oréal Paris a également mis en évidence une problématique majeure : pour beaucoup, identifier le harcèlement et savoir comment intervenir s'avère compliqué. Ce constat est tout aussi valable en entreprise. Les témoins se sentent souvent impuissants ou craignent des représailles, et les victimes, de leur côté, hésitent parfois à s'exprimer par peur du jugement ou de conséquences professionnelles.

Un appel à la responsabilité collective

Ces constats nous amènent donc à nous poser la question suivante : comment créer un environnement de travail sécurisé, respectueux, où chaque individu se sent valorisé et à sa place ? Cela nécessite une prise de conscience collective, où chaque membre d'une organisation, du plus haut dirigeant à l'employé, reconnaît et combat les comportements inappropriés.

Pour ce faire, l'éducation est la première étape. Les entreprises ont la possibilité d'investir dans des formations adaptées, permettant d'identifier les signes précurseurs du harcèlement et de comprendre ses mécanismes. Il ne s'agit pas seulement d'adopter des politiques strictes, mais d'inculquer une culture organisationnelle où le respect et l'empathie sont au cœur des interactions.

La sensibilisation ne doit pas s'arrêter aux employés. Elle doit être diffusée à tous les niveaux hiérarchiques. Chaque acteur du milieu professionnel doit se sentir concerné et investi dans cette lutte, car c'est ensemble, en unissant nos forces, que nous parviendrons à éradiquer le harcèlement.

Au delà de tout ça (et en priorité), les victimes doivent se sentir soutenues. La mise en place de dispositifs d'écoute, de signalement, et de soutien psychologique est fondamentale. Leur voix doit être entendue, leur souffrance reconnue, et des mesures concrètes doivent être prises pour assurer leur protection.

Créé par Noémie Guerrin avec Adobe Firefly (2023, Tous droits réservés)

Le monde du travail : un prisme masculin ?

Le contexte professionnel a souvent été défini par une vision masculine. Cela a généré des zones d'ombre et des incompréhensions. Ce prisme, centré sur des normes et attentes masculines, a souvent négligé ou méconnu des périodes spécifiques à la vie des femmes.

Ces périodes distinctes dans la vie d'une femme, bien que marquées par des bouleversements physiologiques, ne doivent pas être interprétées comme des signes de faiblesse ou d'incapacité. Au contraire, elles témoignent d'une résilience et d'une adaptabilité exceptionnelles.

Toutefois, les stéréotypes sociaux ancrés et les idées préconçues ajoutent une couche de défi à ces transitions naturelles, influençant directement leur santé mentale. Le challenge : repenser nos structures et nos perceptions pour créer un milieu professionnel qui valorise la singularité sans préjugés, et qui protège tout en mettant en lumière la force et la capacité inhérentes à ces périodes uniques.

Périodes de vulnérabilité spécifiques aux femmes

Vulnérabilité ne doit pas être synonyme de faiblesse. Cette notion englobe en réalité un éventail de défis auxquels sont confrontées les femmes, et qui sont souvent exacerbés par les stéréotypes et les idées préconçues.

Ce sont ces obstacles additionnels (comme les préjugés) qui viennent s'ajouter aux défis intrinsèques que représentent certains moments de la vie. L'importance ici est donc de reconnaître ces étapes, de comprendre leurs spécificités et de soutenir les femmes pour les aider à naviguer dans ces périodes avec confiance et résilience.

L'adolescence :

La turbulence de l'adolescence se manifeste avec une intensité accrue chez les filles. La montée alarmante des chiffres en témoigne : en 2021, les tentatives de suicide chez les filles de moins de 15 ans ont grimpé de 40% et de 22% pour celles âgées de 15 à 29 ans. Le numérique, bien qu'offrant des opportunités, est une épée à double tranchant. Les réseaux sociaux mettent les adolescentes face à des standards souvent déformés et irréalistes, exerçant une pression constante sur leur estime de soi. La solution ? Des campagnes éducatives ciblées. Leur objectif ? Affirmer leur valeur intrinsèque et les prémunir contre les dangers du virtuel.

Maternité :

La venue d'un enfant est un bouleversement. Pour 17% des nouvelles mamans, les deux mois suivant la naissance riment avec difficulté. Mais il y a une ombre souvent méconnue dans ce tableau : la dépression post-partum. Elle est caractérisée par une profonde tristesse, une anxiété et un désintérêt pour l'enfant. Les conséquences peuvent être lourdes, impactant la mère, mais aussi l'enfant. En France, près de 20% des femmes sont touchées par cette dépression. Pourtant, l'information demeure insuffisante. Il est donc vital de renforcer l'éducation pré et post-natale, de veiller à un suivi psychologique conséquent et d'ouvrir le dialogue sur des sujets sensibles, comme le deuil périnatal.

Ménopause :

La ménopause, bien que naturelle, est souvent vécue comme un tournant abrupt, accentué par des stéréotypes ancrés. Le sentiment d'une "fin de féminité" plane, alimenté par des idées reçues. Il est essentiel de repenser cette transition. Comment ? En proposant un suivi médical renforcé, en instaurant des consultations spécifiques dès 45 ans, et en optimisant l'accessibilité et la prise en charge des traitements hormonaux.

Pour soutenir ces femmes aux périodes charnières de leur vie, une initiative nationale s'impose : le remboursement d'une consultation psychologique. L'objectif est double : diagnostiquer et évaluer précocement les risques de dépression. Car une femme informée et soutenue est une femme armée pour affronter les défis de la vie.

Challenges contemporains des femmes : Inégalités, violences et addictions

Alors qu'à une certaine époque, le simple fait pour une femme de voter était une révolution en soi, le panorama des défis féminins s'est nettement complexifié au fil des années. Aujourd'hui, à l'ère numérique et mondialisée, les femmes naviguent à travers des défis contemporains uniques, marqués par des nuances plus subtiles et des enjeux diversifiés. Ces défis modernes, reflets des dynamiques sociétales actuelles, sont une preuve manifeste que la quête pour l'égalité des sexes est un chemin toujours en construction.

Inégalités au travail :

2021 nous a livré un constat inquiétant : les femmes gagnent 24% de moins que les hommes. Les métiers où elles sont majoritaires, qu'il s'agisse de l'enseignement, du médical ou du social, portent le fardeau de salaires souvent dérisoires. Pourtant, leur impact sociétal est immense. Il est temps d'agir : revalorisons ces professions essentielles, démantelons les stéréotypes et exigeons l'égalité salariale.

Violences, un fléau silencieux :

Chaque année en France, 208 000 femmes souffrent en silence, victimes de violences. Le combat est clair : formons nos professionnels de santé à détecter et agir. Repensons nos procédures judiciaires pour qu'elles soient justes et rapides. Lançons des campagnes d'information percutantes, pour que chaque femme sache qu'elle n'est pas seule.

Addictions, un malaise genré :

Quand il s'agit d'addictions, femmes et hommes ne sont pas sur un pied d'égalité. Les femmes, sous le poids du stress, se tournent souvent vers le tabac. Mais les conséquences diffèrent, les dangers aussi. Sensibilisons sur ces spécificités. Mettons en place un dépistage rigoureux et luttons contre la stigmatisation. Chaque femme mérite soutien et compréhension.

Ces challenges nous rappellent une chose : il est urgent de revoir notre approche de la santé mentale féminine, particulièrement en milieu professionnel. Les femmes ne sont pas des hommes comme les autres. Elles ont des besoins, des défis qui leur sont propres. Et à l'inverse, elles sont sujettes à trop de stéréotypes.

Reconnaître, c'est déjà agir.

Créé par Noémie Guerrin avec Adobe Firefly (2023, Tous droits réservés)

Lignes directrices pour une meilleure santé mentale féminine

Nos entreprises sont des reflets de notre société et comme elles, ne parviennent pas toujours à répondre aux besoins spécifiques des femmes. La santé au travail ne se limite pas à de bonnes conditions matérielles ; il englobe également la reconnaissance, l'égalité et la prise en compte des enjeux psychologiques. Les femmes méritent une attention particulière.

L'impulsion du débat : un sondage LinkedIn

En juillet 2023, j'ai lancé un sondage sur LinkedIn interrogeant si "La santé mentale des femmes en entreprise nécessite-t-elle une approche différente de celle des hommes ?". Les résultats ont été révélateurs : 71% des répondants ont affirmé que oui, tandis que 19% ont pensé le contraire. Les commentaires recueillis ont apporté des éclairages multiples et nuancés sur le sujet.

  • Renverser la question pour élargir le débat : L'un des commentaires nous invite à envisager le problème sous un autre angle : "La santé mentale des hommes en entreprise nécessite-t-elle une approche différente de celle des femmes ?". Cette perspective réciproque souligne l'importance d'une vision globale du bien-être en entreprise.
  • Les spécificités féminines : Une personne souligne que même si elle n'est pas encline à diviser systématiquement les genres, sa pratique lui a montré que l'approche différenciée est parfois nécessaire. Les femmes, par leur nature cyclique, doivent jongler avec des variations hormonales, impactant leur santé mentale. Prendre en compte ces spécificités pourrait permettre d'adapter les méthodes de travail pour mieux accompagner les femmes.
  • Universalité de l'approche : Pour certains, la santé mentale n'a pas de genre. Il est essentiel de se focaliser sur l'humain, avec ses particularités et non son genre. Cette approche nous rappelle que chaque individu, homme ou femme, a des besoins uniques qui méritent une attention particulière.
  • Les tabous persistants : Certains commentaires ont mis en lumière que les hommes considèrent parfois la dépression comme un "truc de bonne-femme". Ces stéréotypes soulignent la nécessité d'une sensibilisation accrue pour briser ces idées reçues.
  • Approche individualisée ou collective ? : Une réflexion intéressante s'est posée sur la manière d'aborder la santé mentale. Doit-on se focaliser sur une prise en charge personnalisée, prenant en compte les spécificités de chacun, ou envisager une démarche plus collective ? La réponse à cette question pourrait redéfinir la manière dont les entreprises abordent le bien-être au travail.

Ce que je peux faire individuellement :

Face à la complexité des défis du monde professionnel, je crois fermement qu'une démarche individuelle authentique peut impulser le changement. Voici ce que nous pouvons entreprendre au quotidien :

1. Se cultiver :

  • Appréhender les enjeux : Je plonge dans des livres, des articles et j'assiste à des conférences pour cerner les problématiques psychologiques liées au travail. En me cultivant, je forge ma vision d'un environnement professionnel bienveillant.
  • Éclairage sur les défis féminins : Je m'efforce de saisir les défis spécifiques auxquels les femmes font face au travail. Les connaître, c'est le premier pas pour les adresser. Sortir ensuite des mes idées préconçues est le second.

2. Pratiquer l'empathie :

  • Écouter avec le cœur : Chaque jour, je tends l'oreille à mes collègues, m'immergeant dans leurs récits sans porter de jugement.
  • Honorer les émotions : Je valorise les sentiments des autres, en me gardant de les minimiser ou de les invalider. Chaque émotion mérite reconnaissance.
  • Un dialogue franc : Avec mes collègues, j'ouvre le dialogue sur nos défis, nos peurs, nos espoirs. Ces conversations sincères renforcent notre solidarité.

3. Veiller à ma santé émotionnelle :

  • Connaître mes frontières : Je m'octroie des moments de réflexion, pour reconnaître mes limites, savoir quand m'accorder une pause ou solliciter de l'aide.
  • Apprivoiser le stress : J'adopte des rituels, que ce soit la méditation, le yoga ou une simple marche en plein air. Ces instants m'aident à me recentrer.
  • Chercher un soutien : Face à des défis émotionnels, je n'hésite pas à consulter. Échanger avec des professionnels me permet de naviguer à travers les eaux parfois tumultueuses de la vie professionnelle.

C'est à travers ces gestes, ces choix au quotidien, que je m'engage à redessiner le paysage professionnel, pour qu'il célèbre la singularité sans préjugés et mette en lumière la résilience et les capacités de chacun.

Ce que nous pouvons faire collectivement : 

Nous avons le pouvoir d'orchestrer également un changement durable au sein de nos structures professionnelles en faisant évoluer le "système". Voici quelques pistes que nous avons déjà mis en place dans certaines structures avec le cabinet Santé du Dirigeant :

  1. Une formation éclairée pour les managers :
    • Sessions sur mesure : Nous organisons régulièrement des formations pour les managers et les dirigeants, afin qu'ils soient aptes à répondre aux besoins psychologiques de leur équipe.
    • Focus sur les défis féminins : Ces formations peuvent inclure un module dédié, explorant les défis et réalités spécifiques des femmes au travail.
  2. Bâtir une culture inclusive :
    • Lignes directrices claires : Nous avons établi et diffusé des politiques strictes contre toute forme de discrimination. Chaque employé est ainsi assuré d'évoluer dans un espace d'équité.
    • Valoriser le respect : Au quotidien, nous formons tous les niveaux hiérarchiques aux comportements qui incarnent un climat de travail harmonieux.
  3. Prôner la flexibilité :
    • Horaires sur mesure : Nous participons à déployer des campagnes prônant la diversité des besoins des employés et à offrir des horaires ajustables.
    • Des approches diversifiées : Nous aidons à la mise en place de modalités telles que le télétravail, des rotations ou encore des congés modulables.
  4. Un soutien psychologique accessible :
    • Des consultations à portée : Conscients des défis mentaux et émotionnels, nous avons noué des partenariats avec des experts pour offrir des consultations.
    • Des ateliers pour éclairer : Des professionnels interviennent régulièrement au sein des entreprises, animant des ateliers sur des sujets cruciaux touchant la santé mentale.

C'est à travers cette démarche collective et une vision systémique que nous pouvons faire évoluer les mentalités.

Intégrer ces notions de notre perception de la santé au travail :

La trajectoire professionnelle d'une femme est ponctuée d'étapes qui, loin de constituer des obstacles, devraient être vécues avec autonomie et respect. Prenons l'exemple de la grossesse, un moment aussi naturel que fondateur. Elle ne devrait jamais être perçue comme un frein à la carrière d'une femme. Au contraire, chaque femme devrait avoir la liberté de vivre sa grossesse comme elle l'entend, que ce soit en poursuivant activement sa carrière ou en prenant une pause selon ses besoins et désirs.

Pour rendre cela possible, les entreprises doivent adopter une approche proactive sur ce volet de la santé au travail. Cela pourrait passer par des ateliers de préparation à la maternité, ou des dispositifs facilitant le retour au travail après le congé maternité. On peut aussi penser à des espaces adaptés pour les femmes enceintes et les mères allaitantes.

La ménopause, étape tout aussi naturelle, nécessite une prise de conscience similaire. Les équipes devraient être sensibilisées à cette période par le biais de séminaires, et des ajustements de travail devraient être envisagés pour accompagner les femmes qui le souhaitent.

La période menstruelle, bien qu'elle soit mensuelle, mérite aussi une attention particulière. Cela peut se traduire par la mise en place d'horaires flexibles ou encore par des conditions de travail adaptées. Et en premier lieu, l'urgence est de lever les tabous, en ouvrant le dialogue sur le sujet au sein de l'entreprise.

La clé réside dans la sensibilisation et l'éducation. Des sensibilisations régulières axées sur les particularités rencontrées par les femmes à différentes phases de leur vie doivent être instaurés et ce de manière pérenne. Cela, couplé à une collaboration étroite avec des professionnels de santé, garantira un environnement de travail respectueux et inclusif où chaque femme peut s'épanouir selon ses termes.

Pour conclure

Même si la notion de santé mentale transcende les frontières du genre, elle reste intimement liée à nos singularités.

« La santé mentale n’a pas de genre », mais chaque genre a ses défis, chaque individu, ses batailles.

Les tabous persistent, notamment chez les hommes, et les entreprises doivent combattre ces stéréotypes, valoriser chaque voix, chaque souffrance. Chacun doit se sentir libre de parler, de chercher de l'aide, sans craindre le jugement.

Les femmes, avec leurs cycles naturels et leurs variations hormonales, requièrent une attention particulière. La grossesse, la maternité, la ménopause sont autant de moments-clés qui impactent la vie professionnelle et le bien-être mental.Et ce sont autant de moments où elles peuvent souffrir d'idées préconçues et de stéréotypes. C'est donc aujourd'hui une urgence de reconnaître ces besoins spécifiques et d'adapter le milieu professionnel en conséquence.

L'enjeu majeur : il ne s'agit pas de diviser, mais de personnaliser, d'intégrer l'unicité de chacun dans une approche collective.

Cela exige information, empathie, flexibilité, formations continues et une vision nouvelle de la santé au travail. C’est en embrassant cette diversité et en répondant à ces besoins spécifiques que nous bâtirons des entreprises réellement humaines et équilibrées. Le changement commence par la reconnaissance de l’autre dans sa singularité et par l’engagement collectif en faveur de la santé mentale.

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