Autonomie. Un mot d’apparence très simple. Et pourtant, en pratique ce qui en découle peut rapidement devenir contradictoire. 

« Pour moi, être autonome, ça veut dire : ne dépendre de personne. C’est être libre et indépendant, matériellement ou intellectuellement. Dans le cadre du travail, être autonome, c’est aussi synonyme pour moi de réussite sociale. Cela signifie que l’on atteint des fonctions où l’on a acquis une plus grande marge de manoeuvre sur son travail et sur sa vie. Ça peut vouloir dire qu’on est libre de partir à l’heure que l’on souhaite, ou bien qu’on ne répond à aucun patron, ou encore qu’on choisit soi-même son organisation de travail. Mais il faut être vigilant à ne pas tomber dans l’excès inverse en se créant notre propre aliénation, si je peux dire, en se contrôlant soi-même ou en se mettant trop de pression. » 

L’autonomie peut se définir comme la liberté de se gouverner soi-même. Dans le travail c’est plutôt un facteur favorable au bien-être, tandis que le manque d’autonomie comporte de sérieux risques de souffrance au travail. D’après le sondage que je vous ai proposé sur Linkedin il y a quelques jours, vous êtes 66% à considérer qu’il s’agit de l’élément le plus important dans votre relation avec votre manager, devant le sentiment de reconnaissance, la charge de travail adaptée et le respect vie professionnelle - vie personnelle (222 votants - Janvier 2023)

Alors comment cette liberté s’exerce -t-elle dans le milieu professionnel ?

En quoi le manque d’autonomie est-il néfaste pour notre santé mentale ?

C’est ce que je vous propose d’aborder dans ce premier article de l’année 2023 !

L'autonomie au travail, facteur de protection d’une bonne santé mentale

L'autonomie au travail peut nous donner un sentiment de contrôle et de responsabilité, ce qui peut contribuer à une perception positive de soi et à un sentiment d'accomplissement. Elle peut également nous donner la possibilité de faire des choix et de prendre des décisions qui nous paraissent les meilleures, et cela nous aide à nous sentir plus en paix mentalement.

Effet bénéfique pour nous au niveau individuel mais également au niveau de l’entreprise, être autonome nous donne la possibilité de travailler de manière plus efficace et de nous concentrer sur les tâches qui nous tiennent à cœur, ce qui peut nous aider à nous épanouir dans notre métier.

En outre, l'autonomie au travail peut contribuer à protéger notre santé mentale en nous donnant la possibilité de travailler de manière plus saine et de gérer notre stress de manière plus efficace. On se sent moins sous pression et on peut mieux gérer notre charge de travail.

Comment mettre en place un équilibre entre autonomie et supervision au travail ?

Les organisations du travail qui ont cette forte autonomie au niveau individuel, mais aussi collective sont bonnes pour la motivation mais également pour la créativité.

Ce qu'on sait, c'est que l'autonomie, c'est bon pour la santé et que c'est bon pour faire du bon travail. 

La notion d’autonomie comprend donc l’idée de se développer au travail et d’y prendre du plaisir. Elle inclut non seulement la marge de manœuvre dans l’exécution des tâches, mais aussi la participation aux décisions et le développement des compétences. 

L'autonomie au travail n'est pas toujours possible ou souhaitable dans tous les contextes, et il peut être nécessaire de trouver un équilibre entre autonomie et supervision. 

Voici quelques pistes pour aider vos collaborateurs à se sentir en confiance et à travailler de manière efficace : 

Plus d’autonomie = plus de confiance = moins de stress

L'autonomie au travail est une qualité importante qui permet à un individu de prendre des décisions et de s'engager pleinement dans son travail. Cela peut être particulièrement bénéfique pour l'efficacité et la productivité d'une entreprise.

Attention toutefois à ce que le développement de l’autonomie n’aille pas de pair avec la mise en place d’un important outillage pour contrôler les comportements.

« Tu es autonome, mais je te contrôle. »

Cette double pratique permet d’assurer un minimum de coordination mais peut conduire à une déstabilisation des salariés favorisant stress et angoisse.

L’autonomie doit donc être accompagnée de marges de manoeuvre suffisantes qui comportent deux dimensions :

• la possibilité de pouvoir prendre des décisions
• la possibilité d’utiliser et développer son potentiel

C’est ce qui est aujourd’hui prôné par ce que l’on appelle le travail autodéterminé. 

Le travail autodéterminé se réfère à un type de travail qui donne à nos collaborateurs le contrôle sur leur travail et leur environnement de travail. Cela peut inclure la possibilité de prendre des décisions, de choisir comment effectuer leur travail, et de s'impliquer dans la prise de décision et la gestion de l’entreprise.

L'effet du travail autodéterminé peut être positif sur la santé mentale et physique des équipes, car il décuple le sentiment de contrôle et de satisfaction dans le travail. Le travail autodéterminé peut également augmenter le motivation et l'engagement, et peut contribuer à un environnement de travail positif et agréable. Un sujet que nous pourrons aborder plus en profondeur dans un prochain article !

En quoi la confiance en soi est essentielle dans le développement de l’autonomie ?

Quel est le lien entre confiance en soi et autonomie ? Prendre confiance c'est favoriser une perception positive de soi, c'est ressentir de l'accomplissement. Devant certains défis dans notre vie professionnelle, la confiance en nous nous nous aide à gérer notre stress de manière plus efficace.

« Le succès, c'est vous aimer vous-même, c'est aimer ce que vous faites et c'est aimer comment vous le faites »

Maya Angelou

Avoir confiance en soi nous aide à nous sentir plus en contrôle de notre vie professionnelle et à nous sentir plus à l'aise pour prendre des décisions ou pour nous exprimer.

Lorsque l'on a confiance en nous, nous sommes à même de construire des relations professionnelles plus saines, ce qui fondamental pour notre santé mentale. Avoir des collègues et des supérieurs en qui nous avons confiance et avec qui nous pouvons travailler de manière sereine, c'est extrêmement bénéfique dans le développement de l’autonomie.

Juste un rappel : la confiance au travail ne vient pas naturellement à tout le monde, et il peut être nécessaire de travailler sur soi pour la développer. Cela peut vouloir dire sortir de sa zone de confort, de demander de l'aide et de l'assistance. Cela signifie aussi recevoir des retours et des encouragements de la part de ses collègues ou de ses supérieurs. Prendre le temps de travailler sur notre confiance en nous peut nous permettre de nous sentir plus en paix et plus épanoui dans votre vie professionnelle.

Comment favoriser son propre sentiment d'autonomie lorsque l'on est chef d'entreprise ?

La volonté d’être autonome, la recherche de liberté font partie du top 3 des raisons pour devenir entrepreneur. Et pourtant, parfois, être indépendant peut-être vécu comme un fardeau et comporte son lot de déception, de doutes et de souffrance.

Au niveau des dirigeants, la problématique ne porte pas sur le manque de décision mais sur le trop de décisions à prendre.

Une étude conduite aux États-Unis auprès de 113 cadres dirigeants montre que les dirigeants pensent avoir trop peu de temps pour prendre des décisions sur des sujets de plus en plus complexes. 

Cabinet Teradata

La rapidité des changements sur le marché impose à l’entrepreneur un rythme soutenu de prise de décision n’ayant d’autres choix que de suivre son intuition, sans avoir le temps d’approfondir chaque dossier. 

Différentes solutions peuvent alors être envisager pour favoriser notre autonomie en tant que chef d’entreprise :

• Être au clair avec nos objectifs pour chaque projet sur lequel on s'engage
• User et abuser du mentorat en se faisant accompagner par l'un de nos pairs ou en engageant des consultants qui peuvent nous faire bénéficier de leur expertise
• Déléguer, déléguer, déléguer dès que notre structure le permet pour pouvoir se concentrer sur les tâches qui nécessitent toute notre attention et nos compétences.
• Lorsque notre entreprise atteint une plus grande taille, continuer à s'impliquer dans la prise de décision et la gestion de l'entreprise, afin de se sentir en contrôle de son travail et de son entreprise.
• Encourager une culture de travail autonome dans notre propre structure en donnant à nos collaborateurs la possibilité de prendre des décisions et de s'impliquer dans les projets.
• Prendre le temps de se former et de se développer personnellement afin de se sentir en confiance et de pouvoir faire preuve d’exemplarité sur le sujet.
  

L’autonomie est un facteur de bien-être et d’épanouissement, mais elle peut aussi rimer avec aliénation, surcharge de travail, ou encore individualisation. Pour être bénéfique, l’autonomie doit être un savant mélange entre confiance et accompagnement, émancipation et soutien, elle doit être le fruit d’un dialogue entre employeur et salarié, et doit toujours être encouragée par le collectif.

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