Mes missions

Une révolution aussi profonde que nécessaire. Une révolution qui bouleverse, qui chamboule, et qui révèle parfois.

Longtemps occulté et négligé, ce thème sort aujourd’hui de l’ombre : on comprend que la santé mentale est tout aussi primordiale que la santé physique et que, trop souvent, on n’y prête pas suffisamment attention.

Et cela nous concerne toutes et tous : salariés, fonctionnaires, travailleurs indépendants, professions libérales, intérimaires, artisans et commerçants.

La santé mentale est dotée d’une subtilité : elle est invisible et impalpable, ce qui la rend difficile à assimiler. Cette incompréhension, cette méconnaissance va faire naître des sentiments comme la peur, à laquelle peut s’ajouter des représentions très négatives, dégradantes, et entraîner la mise à l’écart de la personne en situation de mal-être.

Selon moi, l’évolution des mentalités passera en grande partie par la formation de la population sur cette thématique. Nous avons le pouvoir d’apprendre à réagir face aux personnes qui vivent des périodes compliquées, pour favoriser des réactions adaptées et pour permettre à un maximum d’entre nous de se livrer en confiance.

On parle de plus en plus de santé mentale sur les réseaux sociaux, dans les séries, au cinéma ou dans les livres. Des chanteurs comme Stromae, Pomme ou Orelsan se sont d’ores et déjà emparés du sujet. Les conseils abondent, les témoignages se multiplient. Le tabou se lèverait-il ? A y regarder de plus près, ce n’est pas tout à fait le cas. Quand il s’agit de notre propre santé mentale, surtout quand elle n’est pas à son meilleur, on garde le plus souvent le silence.

Grâce à la formation, on peut apprendre les « mots qui sauvent » pour encourager les uns les autres à parler plus librement. Mais se former à la santé mentale, c’est également comprendre quels évènements peuvent favoriser le développement d’un trouble, détecter les signes de détresse ou encore orienter les personnes en souffrance vers des professionnels et d’autres formes de soutien. Comme on constate rarement le mal-être d’une personne en quelques minutes, le lieu de travail, où on côtoie ses collègues plusieurs heures par jour, est propice à ce travail de détection.

Il est essentiel aujourd’hui de créer un environnement où il est tout aussi normal de se préoccuper de la santé mentale que de déployer des efforts pour notre santé physique. Pour y parvenir, nous devons notamment éliminer la stigmatisation qui entoure encore et toujours la santé mentale. Cela passe par l’incitation auprès des dirigeants et des collaborateurs à faire preuve d’une plus grande ouverture d’esprit et à considérer qu’il est tout à fait naturel d’échanger sur ses expériences et ses difficultés personnelles.

Nous ne pouvons pas prédire l’avenir, mais nous pouvons le construire autrement, en cohérence avec nos valeurs et à l’image de ce que nous souhaitons transmettre aux générations futures.

Noémie Guerrin, fondatrice de Santé du dirigeant